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PAROLES DE MÉCÈNES
Aux côtés de Culture pour l’Enfance, se tient toute une com-
munauté de bienfaiteurs partageant nos valeurs et sans le sou-
tien desquels nous ne pourrions rien faire. Trois mécènes nous
disent les raisons de leur engagement.
Pourquoi la Fondation ADP soutient-elle
Culture pour l’Enfance ?
Voilà 10 ans qu’à travers sa fondation Aéroports de Paris
s’engage, sur le territoire francilien où sont implantés
nos aéroports, contre l’illettrisme et le décrochage
scolaire des enfants de 0 à 15 ans. L’expé-
rience nous a toutefois appris que l’on ne
peut pas tout miser sur l’accompagne-
ment scolaire stricto sensu. Si l’on veut
faire grandir les enfants dans le bon sens,
il faut aller au-delà. Et cet au-delà, c’est
la culture. Avec Culture pour l’Enfance,
dont nous soutenons l’action depuis 2019,
nous avons découvert un opérateur inno-
vant, dont les programmes d’Education
Artistique et Culturelle au service des apprentissages
résonnent fortement avec l’ambition de notre propre
fondation.
Quelle est la nature de votre soutien ?
Nous avons signé une convention pluriannuelle de
trois ans prévoyant la montée en puissance de notre
soutien f inancier en faveur du programme « Art en
immersion ». Parce qu’il s’intègre dans un parcours
pédagogique cohérent, qui a un réel impact en
matière de lutte contre le décrochage scolaire tout
en donnant aux enseignants les moyens concrets
d’accompagner les enfants. Et puis il y a le profession-
nalisme des équipes de Culture pour l’Enfance et son
réseau de médiatrices engagées sur le terrain, habi-
tées par une véritable envie de transmettre.
En quoi le programme « Art en immersion »
a-t-il particulièrement retenu votre intérêt ?
A titre personnel, c’est par le programme « Art en
immersion », que j’ai découvert Culture pour l’Enfance.
D’abord sceptique sur la pertinence du numérique
comme porte d’entrée pour accéder à la culture, j’ai
totalement revu mon jugement avec « Art en immer-
sion ». A l’Atelier des Lumières, voir la manière avec
laquelle les enfants, après un temps de préparation
en atelier pédagogique, interagissent naturellement
avec l’œuvre jusqu’à se fondre dedans pour mieux se
l’approprier ensuite, m’a totalement convaincue de la
nécessité de parler ce langage avec lequel sont nés les
jeunes que nous accompagnons.
Pour vous, quel grand déf i reste-t-il encore
à relever en matière d’accès à la culture des
enfants fragilisés ?
Pour faire avancer la cause de l’inclusion par la
culture, il est impératif d’embarquer les parents dans
l’aventure. Pour y parvenir, les enfants sont dès lors
nos premiers ambassadeurs. Parce que, tout comme
ce fut le cas en matière d’écologie, c’est en sensibili-
sant d’abord les enfants que l’on parvient à toucher les
parents. A fortiori dans des familles précaires où l’ou-
verture à une culture perçue comme élitiste – parfois
à raison – ne va pas de soi. Je suis en effet convaincue
que c’est par l’enfant que l’on amène tout le reste de la
famille au musée. A condition de faire œuvre de vulga-
risation et d’incarner la culture en parlant un langage
adapté.
Pouvezvous présenter en quelques
mots Mécénat Servier
Le groupe Servier engagé pour le progrès
thérapeutique au bénéf ice des patients
a par ailleurs toujours été très actif en
matière de mécénat En 2016 lentreprise a créé un Fonds de dotation
indépendant af in de structurer et coordonner cette démarche présente
depuis lorigine Aujourdhui Mécénat Servier fédère et développe les
initiatives solidaires du Groupe en faveur des personnes en situation de
fragilité ou de précarité à travers axes dengagement santé éducation
culture et vivreensemble
Quelle est votre philosophie en matière de mécénat
Bien plus quun simple distributeur dargent nous coconstruisons
régulièrement des projets avec nos associations partenaires De même
« Les enfants sont
les ambassadeurs de la culture »
Toucher toujours plus
de bénéf iciaires avec
des moyens toujours
innovants
Laure Kermen
DIRECTRICE GÉNÉRALE
DE LA FONDATION
AÉROPORTS DE PARIS
Corinne Massin
DÉLÉGUÉE GÉNÉRALE DE MÉCÉNAT SERVIER